Fumer du cannabis à l’âge adulte est rarement associé à des problèmes de santé sérieux et persistants. Mais consommer à l’adolescence il comporte un risque de devenir dépendant de cette drogue ou de souffrir de troubles psychotiques, dont la schizophrénie.

Deux chercheurs ont analysé plus de 120 études portant sur l’effet du cannabis sur le cerveau d’adolescents et celui de jeunes rongeurs. Selon les populations observées dans ces études, jusqu’à 25 % des adolescents qui consomment du cannabis seraient à risque d’en devenir dépendants à l’âge adulte. Par ailleurs, chez certains groupes d’adolescents vulnérables, la consommation de marijuana multiplierait par quatre ou cinq le risque d’être atteint d’une psychose.

Ils constatent que les effets délétères à long terme semblent plus prononcés lorsque la première exposition à cette drogue survient à l’adolescence plutôt qu’à l’age adulte.

Agressivité et impulsivité: des signes de vulnérabilité

L’augmentation du risque se manifeste chez certains adolescents considérés comme vulnérables en raison de la présence de facteurs psychologiques, environnementaux et neurobiologiques.

De 30 à 80 % de la variation du risque de devenir dépendant du cannabis serait liée à des facteurs génétiques. C’est donc en grande partie par leur bagage génétique que certains adolescents seraient prédisposés à devenir accros de cette drogue ou à souffrir d’une maladie mentale à l’âge adulte.

Chez les adolescents, les prédispositions génétiques combinées avec des affects négatifs (anxiété, dépression) multiplient par huit ou neuf le risque de devenir dépendant du cannabis à l’âge adulte.

Sur le plan psychologique, l’impulsivité et l’agressivité seraient aussi des signes avant-coureurs d’un risque accru, surtout si elles apparaissent dès l’enfance. Mais attention: un enfant qui affiche un de ces traits ne deviendra pas nécessairement psychotique dépendant de la drogue à l’âge adulte..

Sur le plan environnemental, les milieux familial et social peuvent également influencer la consommation de cannabis notamment si ces milieux encouragent la consommation et ne permettent pas d’élaborer des stratégies d’adaptation et de tisser des liens sociaux productifs.

Une image inoffensive à reconsidérer

L’élément actif du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC), agit principalement dans les zones du cerveau associées à l’apprentissage, la recherche de récompenses, la motivation, la prise de décision, l’acquisition d’habitudes et les fonctions motrices.

La teneur en THC du cannabis aurait triplé ces 40 dernières années.

Source : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=12009